La bande des 4 se reforme

Publié le par wandess

Si Céline ne m’adressait plus la parole, par une sorte de mimétisme étrange avec le reste de la gente féminine des environs, à commencer par Jessica et Karine, il n’en était pas de même de Christophe. Désormais je n’ignorais plus rien des misères du couple vivant à quelques hectomètres de chez moi. Mon vieux pote se répandait sans mesure, et je me sentais de nouveau très proche de lui, malgré la lassitude qui me guettait parfois en l’écoutant. Mais il avait le mérite d’éloigner de moi mes propres soucis. C’était déjà cela de pris comme avait l’habitude de le dire ma grand-mère.

 

 

 

Il s’était avachi sur un de mes transat, qui faute d’avoir réparé par terrasse, trônait désormais au milieu de mon salon. Comme je n’avais jamais eu beaucoup de meuble dans aucun de mes intérieurs, cela avait au moins le mérite de donner une apparence un peu moins spartiate à mon aquarium sweet home. Quant à tourner en rond chez soit, au tant qu’il y ai des imitations de graviers et de plantes vertes en plastique.

 

 

 

De l’autre côté de la clairière en tirant les stores je pouvais voir que si ces dernières semaines m’avaient rapproché de Christophe, la bande des quatre s’était reformée comme au plus beau jour. En l’absence de Christophe, Céline recevait le 4x4 de Jessica, la Micra de Karine, et la dernier petit cabriolet de chez Peugeot, cadeau de Stan à sa Mindy d’épouse.

 

 

 

 

Buvaient-elles le thé, frappaient-elles des Tequila ? En tout cas Christophe descendait mes bières à la vitesse de l’éclair. Et à première vue il ne semblait toujours pas ressentir la moindre douleur au coude. La scierie tournait mal et lui avec.

 

 

 

_ J’ai un plan pour m’en sortir ! s’exclama-t-il comme en hurla « Eurêka ».

 

_ Mets un pesticide très fort chez toi sinon tu ne récupéreras pas ta femme et tu vas continuer à te faire squatter ta baraque par les pires insectes qui soient…

 

_ Il nous faut d’abord comprendre comment nous en sommes arrivés là… fit-il l’œil brillant.

 

Je haussais les épaules :

 

_ J’ai déjà fait le point c’est bon. Il n’y a rien de rationnel…

 

La nuit je faisais parfois des rêves avec des fétus qui venaient me retourner la baraque. D’autres fois ils étaient plus sympas et sifflaient déguisés en nain de jardin en poussant des brouettes. Ils profitaient de la nuit pour réparer ma terrasse et faire quelques petits boulots d’électricité.  Quoi qu’il en soit c’était des fétus. Et au matin ils n’avaient rien fait du tout, c’était du vent.

 

_ Tu n’as pas pardonné à Jessica d’avoir avorté… observa Christophe.

 

Je lui fis un sourire crispé :

 

_ Longtemps je l’ai cru. Jusqu’à ce que j’apprenne que je me suis fait balader…

 

_ N’empêche qu’elle avait dix-huit ans. Et c’était normal de flipper à cet âge. Comme normal de ne pas vouloir d’enfant. Et de te raconter ce qu’il fallait pour te faire plaisir.

 

Je suis allé lui recherché une bière. Je lui ai dit d’y aller franco, que pour l’instant j’avais le sentiment d’entendre Marc.

 

_ N’empêche que tu as réussi l’impensable, soupira-t-il, tu as réconcilié Karine avec les autres. Je crois que je ne te dirais jamais assez à quel point je t’en veux ! Je ne peux plus les voir chez moi !

Publié dans Altencia (Fiction)

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W
Oui c'est mignon, comme les baignoire thaïlandaises!
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M
J'aime beaucoup les nains de jardin à brouette (thaïlandaise?)
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